Antoine découvre le pouvoir des odeurs avant celui des parfums. La nature riche et trapue de son Alsace natale éveille son nez aux senteurs de vignes et de forêt. Comme dans une école buissonnière, il y apprend d'abord la force des matières brutes avant de collectionner les fragrances plus sophistiquées qu'il trouve collées dans les pages de Vogue.

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La nature l'a éveillé, la ville l'a éduqué. Les chemins de son initiation le mènent de Paris et à New-York. Si Antoine aime l'authenticité de la vieille pierre Parisienne, il jubile au milieu de la forêt de métal et de verre des gratte-ciels New-yorkais, il s'abreuve à l'énergie fluo de la Big Apple. Ce genre de contrastes devient d'ailleurs le pivot de sa création.

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Antoine forge son univers à coup d'alliances inattendues. Les plus belles qualités naturelles de rose ou d'iris se trouvent associées à des notes de synthèse plutôt trash. Antoine aimerait d'ailleurs que sa palette d'odeurs se charge en notes sombres : un beau goudron chaud, un vinyle vibrant, des métaux grinçant, une enivrante essence de pétrole, ...

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Son entrée par "l'odeur à l'état sauvage" explique peut-être l'audace de ce provocateur sans peur qui ose l'overdose. Comme Soulage, qu'il admire pour son travail sur le noir, il traite les matières en larges aplats. Il n'hésite pas à faire d'une facette habituellement anecdotique l'âme d'un parfum.